Acropolia

Parce que s’adapter, c’est tout un métier

Gaëlle est mère de deux enfants, un collégien et une lycéenne. Quelle vision a-t-elle de l’école pour ses enfants? Elle témoigne.
 
“Je suis maman de deux enfants. Ma fille est en première, elle a 16 ans. Mon fils est en 6ème, il a 11 ans. Nous avons la chance qu’ils aient de vraies facilités à l’école, mais ça ne fait pas tout. Ils ont la chance qu’ont puissent les suivre et les aider au quotidien, mais combien n’ont pas cette possibilité.
 
Mon rêve quand j’étais enceinte : pas qu’ils soient beaux, mignons ou gentils mais qu’ils aiment l’école! Etrange non? Mais c’était ma hantise!
 
On nous fait croire que notre parcours scolaire nous définit en tant que futur adulte.
Si tu réussis à l’école tu deviendras riche et tu auras un beau métier : médecins, avocats….
 
Et le pire c’est que je contribue à ça : la pression des devoirs, des notes, des absences, la poursuite des études à tout prix, ce besoin qu’ils réussissent à tout prix.
Je ne sais même plus si c’est plus pour eux ou plus pour nous.
 
Ils apprennent des poésies, des textes par cœur sans comprendre. Ils lisent des livres qui ne les intéressent pas. Ils participent à des cours sans envie ni motivation à s’en donner mal au ventre. Les contrôles sont sources d’angoisse, l’attente des notes une épreuve.
 
Ils ont appris plus de choses et de valeurs en pratiquant du sport : Boxe, football américain, rugby…., dans nos sorties, nos jeux ou encore internet.
 
Ils veulent juste qu’on les écoute, qu’on les considère. Ils sont curieux, intelligents mais on ne leur donne pas l’attention qu’ils méritent, ni la chance d’être compris en tant qu’individu. Ils ont des choses à dire et à nous apprendre.
 
Pendant la période du COVID, nous avons fait l’école à la maison, tous les jours nous recevions des fiches de devoirs de l’institutrice de mon fils. Il n’a jamais fait autant de progrès et nous non plus d’ailleurs, et nous ne sommes absolument pas prof!
 
Mais nous lui avons consacré du temps, une vraie écoute, on est passé par des jeux, des discussions, ce fut un vrai moment d’échange et de plaisir sans stress ni pression, ni pour lui ni pour nous.
 
Nous souhaitons qu’ils deviennent des adultes heureux et épanouis, mais avons-nous toutes les cartes en main?”